4ème de couverture : Riley, Alice et Paul. Les deux soeurs et l'ami d'enfance. Voici l'été de leurs retrouvailles. La côte Est des Etats-Unis, les maisons de vacances, les plages de l'île qu'on connaît par coeur. Et pourtant tout a changé. Ils ont vingt ans. L'amitié se trouble. Entre Alice et Paul, une attirance nouvelle s'installe. C'est alors que la tragédie frappe et vient changer le cours du destin... (source ICI)
J'avais quelques appréhensions avant la lecture de ce livre mais elles se sont toutes envolées après la lecture des premières pages. J'ai vraiment adoré ce roman, frais, léger, agréable et surtout très vrai.
Ne vous arrêtez pas au titre, très superficiel ici mais bien mieux en version originale : The last summer (of you and me) (⇒ Notre dernier été) où il traduit mieux le changement vécu par les personnages. L'image de couverture paraît elle aussi très cliché mais l'es moins après la lecture, notamment à cause de l'importance de la plage et de la mer dans l'histoire.
Ce roman aborde le sujet du passage à l'âge adulte, de la remise en question des certitudes de l'enfance et donc de la perte d'une certaine innocence. La première moitié du livre contient beaucoup de flash back, vécus par les trois personnages principaux - Alice, Paul et Riley - à chaque fois de leur point de vue personnel. Cela permet de mettre en relation deux époques de leur vie et de confronter le point de vue de l'enfant qu'ils ont été et de l'adulte qu'ils sont en train de devenir. Cela permet au lecteur de mieux comprendre l'attitude de chaque personnage vis à vis des deux autres. Pour eux, cet été sert en quelque sorte de bilan avant de passer à autre chose mais il leur permet aussi d'affronter ce qu'ils n'avaient jamais eu le courage de regarder avant. Notamment pour Paul, vis à vis d'Alice avec qui il n'a jamais été vraiment honnête (contrairement à ce que dit le résumé de la 4ème de couv', l'attirance n'est pas vraiment "nouvelle"). Dit comme ça, tout peut paraître un peu trop naïf mais, et c'est là que réside pour moi la surprise, ce n'est pas du tout le cas. Ann Brashares a réussi a exprimer tout ce méli-mélo de sentiments de façon très éthérée, fluide et totalement ravissante.
L'histoire d'amour n'est pas parfaite ni exagérée dans un idéal un peu trop artificiel mais elle ne tombe pas non plus dans le tragique ce qui lui donne une authenticité rare. De plus, j'avais très peur du triangle amoureux qui se profilait mais l'auteur à très bien évité l'écueil puisque Riley est seulement amie avec Paul. Ce la montre donc qu'une histoire d'amour peut être très complexe même avec deux personnes qui s'aiment et sans forcément introduire quelqu'un d'autre (par souci de facilité je pense).
Enfin, le lieu où se déroule la plus grande partie de l'histoire ; Fire Island, est très symbolique puisque c'est en quelque sorte lui qui articule le tout, qui fait le lien entre la candeur enfantine et la dure réalité du monde adulte. J'ai adoré l'ambiance estivale de cette île (qui m'a un peu fait penser à l'île d'Yeu ), ce livre m'a apporté un petit rayon du soleil d'été et, pendant quelques instants, j'avais vraiment l'impression d'un mois d'août.
Je vous conseille donc vivement ce roman et même si vous n'apréciez pas particulièrement les histoires d'amour, il pourrait vous réconcilier avec le genre...
Alice.
(l'île de Fire Island, près de New York)
Extraits :
Pages 12-13 :
C'était un petit village, sur une petite île, avec ses us et coutumes particuliers. Le mode de vie estival se résumait à un adage : « Ni clés ni portefeuilles ni chaussures. » Il n'y avait pas de voitures et - autrefois, tout du moins- personne ne fermait sa porte à clé. [...] Quant à ceux qui portaient des chaussures, trois options : ils venaient dd'arriver, repartaient ou allaient faire un tennis. Même au yaght club. Même aux soirées. C'était une véritable fierté locale d'avoir les pieds assez calleux pour supporter les chemins de planche pleins d'échardes. On en attrapait toujours autant; c'était inévitable. Mais on ne sen plaiganait pas, c'était comme ça.
Pages 19-20 :
Enfants, ils avaient inventé des dizaines de noms, pour décrire la plage. [...] La plage a la Riley, aussi connue sous le nom de plage de combat, c'était celle dont les grains de sable vous fouettaient la peau comme des éclats de verre, où les vagues déferlaient rageusement. La plage à la Alice était vraiment rare, elle se caractérisait par les petits bassins que la marée laissaient derière elle.
Aujourd'hui, Alice espérait qu'elle serait comme il les aimait. Une plage à la Paul : sable craquant de marée basse, eau profond où l'on perd pied tout de suite et où les rouleaux certs s'enchaînent violemment. C'était une vieille habitude chez elle d'anticiper ses désirs. Ça au moins ça n'avait pas changé.
Page 268 :
Au fil des années, il s'était obstiné à la rabaisser. Il s'était délibérément acharné à miner son assurance, sa confiance en elle, sa personnalité. Et tou cela avec perversité, au nom de l'amour. Il avait dévalorisé ses ambitions, sa vie amoureuse, toutes les possibilités qui s'offraient à elle. Il en avait toujours été conscient, mais sans réaliser les conséquences. Maintenant, il était accablé. Comment avait-il pu la traiter ainsi ?